JCDecaux, partenaire de Futur.e.s. depuis maintenant 9 ans, soutient ce festival du numérique gratuit et ouvert à tous, au travers de dispositifs de communication et de signalétique ainsi que d'une programmation de contenus spécifiquement pensée pour chaque édition de l'événement. Cette année, à l’occasion de l’édition 2019, les équipes DataCorp ont partagé leurs idées sur deux sujets liés à la data, lors des interventions de François-Xavier Pierrel, Chief Data Officer de JCDecaux. Voici quelques-unes de ces réflexions.
Aujourd’hui la data est partout : de votre nouvelle montre connectée à votre carte mensuelle de transport que vous scannez tous les jours, en passant par les contacts présents dans votre smartphone. Comment ces montagnes de données, qui doublent tous les trois ans, impactent et améliorent notre vie ?
La Data, nouveau pétrole des villes durables
Aujourd’hui, 50 millions de Français vivent en ville (Insee), soit plus des trois-quarts de la population française. Ce chiffre devrait atteindre 80% en 2050. Les Nations Unies prédisent que 2 personnes sur 3 dans le monde résideront dans des centres urbains d’ici à 2050. Face à cette évolution et aux divers changements (démographiques, climatiques, migratoires etc...), les villes doivent s’adapter et s’équiper afin de répondre au mieux à ces nouveaux défis de l’urbanisation. Grâce à leurs infrastructures publiques et privées, les communes génèrent de la data : pourquoi ne pas créer de l’intelligence avec cette matière première afin d’enrichir l’offre de services urbains et améliorer les politiques locales des collectivités pour satisfaire au mieux les citoyens ?
Ainsi, en croisant les informations des impôts locaux avec celles des livraisons de repas à domicile, les services de la ville de Chicago sont capables d'identifier les quartiers prioritaires à assister en période estivale et de minimiser les effets d’une canicule, apportant ainsi un service essentiel aux habitants les plus fragiles (source). Dans une démarche de construction de Smart City, l’agglomération du Grand Lyon a développé une application mobile “Optimod’Lyon” qui calcule des itinéraires en mixant tous les modes de transport disponibles. Elle utilise des algorithmes combinant des informations en temps réél et d’historique de trafic afin de prédire l’état du trafic à une heure précise (source).
La data sert aussi à proposer des alternatives aux passagers d’un réseau de transport public lors d’un événement exceptionnel. Grâce aux données de titres de transports (entrée/sortie), les équipes de Transport For London (TFL) sont en mesure d’avoir une bonne compréhension des déplacements sur le réseau londonien. Cela leur a donc permis d’indiquer des trajets appropriés à leurs usagers lors de la fermeture de la ligne Victoria à Londres l’été 2015 (source)
On le voit, la data favorise déjà les transformations citadines qui contribuent à rendre la ville plus agréable au quotidien pour ses habitants.
Jobs 2.0: comment la data crée les métiers du futur
La data transforme tous les domaines, y compris les métiers que nous exerçons. Tout comme la transition énergétique, la transformation digitale ou l’apparition de nouveaux modèles économique, la data fait émerger de nouvelles professions. Citons-en quelques-unes apparues ces dernières années et désormais très répandues : community manager, chief happiness officer, influenceur ou joueur professionnel de jeux vidéo. La data, avec l’intelligence artificielle et l’automatisation, joueront un grand rôle dans ce que certains nomment la quatrième révolution industrielle qui bousculera le 21ème siècle. Selon une étude du World Economic Forum, l’intelligence artificielle (IA) aura créé 58 millions de nouveaux postes d’ici 2022. Au-delà de cette prévision très impressionnante, l’IA a déjà créé de nouveaux emplois comme data scientist ou data architect qui font désormais partie intégrante des organisations de nombreuses grandes entreprises.
En plus de l’apparition de nouveaux emplois, la data permettra aussi d’”augmenter” les compétences des salariés. A l’heure où beaucoup redoutent que ces nouvelles technologies ne détruisent des emplois, certains, à l’instar de Dominique Turcq dans “Travailler à l’ère post digitale” (source) y voient une nouvelle voie entre formation initiale et formation continue, afin de renforcer quasi instantanément les compétences d’un salarié qui pourrait ainsi rester à son poste sans subir les transformations et les nouvelles exigences de son environnement professionnel. Des nouveaux outils mobilisant IA et big data pourraient ainsi permettre à un conseiller de clientèle de banque de faire de la gestion de fortune. Chez JCDecaux, par exemple, le département Recherche et Développement réfléchit à utiliser la réalité augmentée pour permettre à nos agents de terrain de réparer tout type de mobilier urbain sans y avoir été préalablement et spécifiquement formé en visualisant lors de leurs interventions les plans et les modes d’emplois dans des lunettes connectées. Cet usage de l’IA enrichirait en quasi temps réel leurs compétences et leur permettrait d’être polyvalents et efficients face à des situations de travail inédites.